Mobilier : les besoins vitaux ont gagné en 2017 !
A savoir, manger et dormir. Ainsi les ensembles de cuisine et la literie en termes de produits, et les spécialistes en termes de distributeurs, ont émergé du bilan chiffré de l’année 2017 du marché de l’ameublement.
Le 15 février dernier, le bilan chiffré de l’année 2017 du marché de l’ameublement a été révélé conjointement par La Fédération française du négoce de l'ameublement et de l'équipement de la maison, L’Ameublement français, organisation professionnelle qui rassemble les acteurs français de la conception et de la fabrication d’ameublement et de l’aménagement des espaces de vie, et l’Ipéa (Institut de Prospective et d’Etudes de l’Ameublement).
Ce bilan est positif : le marché du meuble a poursuivi sa croissance l’an passé sur un rythme proche de celui des deux exercices précédents. Ainsi, après +2,4 % en 2015 puis +2,3 % en 2016, le marché progresse à nouveau de 2,0 %. Certains feront la fine bouche en soulignant le ralentissement du rythme de croisière, et le fait qu’il se produit alors que la croissance économique du pays est repartie à la hausse durant la même période. Le communiqué des trois organisations préfère noter que le marché aligné son troisième exercice consécutif en croissance, une première depuis la période 2004–2007 qui avait vu la progression du marché perdurer sur quatre ans. Le marché a ainsi gagné 200 millions d’euros en valeur pour s’établir à 9,76 milliards d’euros TTC, retrouvant quasiment son niveau d’avant la crise du début des années 2010.
Avec 4 % de croissance générale, le secteur de la cuisine équipée a enregistré la meilleure performance du marché en 2017, profitant d’une activité soutenue dans l’immobilier neuf comme ancien. L’engouement des consommateurs pour les ensembles intégrés est toujours vif et le taux d’équipement des ménages français demeure encore un des plus faibles d’Europe, laissant entrevoir de belles perspectives de développement pour les années à venir. Sur l’exercice qui vient de s’écouler, ce sont bien évidemment les spécialistes cuisine qui, avec 6 % de progression globale, enregistrent les meilleures performances. La grande distribution ameublement, qui avait mal débuté l’année sur ce marché, a su se rattraper au second semestre pour terminer l’année en croissance.
Le segment literie est encore en progression en 2017, sur un rythme toutefois moins soutenu que celui des deux exercices précédents. Le marché aura encore une fois été très fortement rythmé par les promotions et les remises tout au long de l’année, ce qui peut expliquer en partie ce ralentissement de la croissance. Les enseignes de la grande distribution ameublement reprennent la main sur les spécialistes literie cette année. Ces derniers ne progressent que faiblement et restent loin des performances de la grande distribution ameublement sur l’exercice. On notera aussi les très bons résultats de la vente en ligne, mais sur des volumes d’activité moindres toutefois. Les ventes de literie de 160 cm et plus continuent de se développer auprès d’un consommateur de plus en plus à la recherche de grandes tailles.
Le segment du meuble rembourré poursuit sur sa lancée des deux exercices précédents et voit encore ses ventes progresser en 2017. Comme tous les ans maintenant, les écarts de performances continuent de se creuser entre les canapés et fauteuils d’un côté, qui enregistrent des résultats plus que satisfaisants sur l’ensemble de l’année, et les banquettes de l'autre, qui n’en finissent plus de voir leurs ventes reculer, même en ce qui concerne la vente en ligne. La multiplication des offres premier-prix, aussi bien sur Internet qu’en magasin, en ce qui concerne le canapé convertible, font que ce produit devient maintenant le premier concurrent de la banquette.
En ce qui concerne le marché du meuble meublant, seules les enseignes de la vente en ligne peuvent se vanter d’afficher des performances dignes de ce nom. En ce qui concerne les enseignes physiques, l’accent est mis sur d’autres rayons comme la literie ou la cuisine, autant dans la communication qu’en magasin, ce qui amène les ménages à arbitrer en défaveur du meublant lors de leurs achats de meubles ces dernières années, reflet d’une réduction flagrante de l’offre exposée par les distributeurs. Malgré le fait que le meuble meublant demeure le premier poste de dépenses de meubles des Français, ce n’est plus lui qui impulse la tendance du marché. En 2017, les ventes se maintiennent tout juste et ses performances stagnent depuis maintenant quatre ans juste au-dessus des trois milliards d’euros.
Enfin, le segment des meubles de salle de bains ne parvient toujours pas à redémarrer. Malgré les bonnes performances observées sur le marché de l’immobilier, auquel pourtant le marché de la salle de bains est intimement lié, les ventes du segment sont encore en recul. Comme pour le meuble de jardin, ce segment est maintenant préempté par les enseignes de bricolage qui jouent majoritairement le prix malgré certaines mises en scène réussies. Le « gap » entre l’offre des GSB et des spécialistes s’accroît, nécessitant une offre globale des spécialistes encore plus riche en termes de produits et de services pour se démarquer. Les limites actuelles du développement de l’offre des spécialistes s’expliquent avant tout par les plombiers-sanitaristes qui ont encore une fois privilégié les ventes de systèmes de chauffage en 2017.
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